Révoltée

Evguenia Iaroslavskaia-Markon — 1931

Couverture du livre

Si je raconte tout cela avec tant de franchise, c'est parce que je m'attends de toute manière à être fusillée. Elle le sera en effet, en juin 1931, au « camp à destination spéciale » des îles Solovki, quelques mois après son mari le poète Alexandre Iaroslavski. « Étudiante pleine de rêves », ainsi qu'elle se définit elle-même, Evguénia, vite dégoûtée par la dictature des bolchéviks, se convainc que le monde des voyous forme la seule classe vraiment révolutionnaire. Elle décide de vivre dans la rue et de devenir une voleuse, à la fois par conviction politique et aussi par un goût du risque qu'elle confesse. Loin de l'imagerie héroïque de la « construction du socialisme », c'est le Moscou et le Léningrad des marginaux, enfants des rues, ivrognes, prostituées, vagabonds, qu'elle nous fait découvrir dans une langue sans fioritures. Traduit du russe par Valéry Kislov. Avant-propos d'Olivier Rolin et postface d'Irina Fligué


J’ai lu ce texte il y a quelques années, je me souviens d’un choc.

Une jeune fille, puis jeune femme raconte sa révolution russe — et sa propre descente aux enfers. Elle ne renoncera jamais à la recherche d’absolu qui porte son esprit révolutionaire.

Ce texte a lui-même une histoire fascinnante : retrouvé dans les archives suite à la chute de l’URSS. Écrit pendant sa détention, il avait été soigneusement agrafé à son dossier pénitentiaire — probablement après à son exécution.