

Quelques jours après son retour d’Olympie où il fut couronné de lauriers, vous m’avez demandé de vous présenter celui que votre assemblée avait pourtant choisi pour nous représenter aux Jeux Olympiques. Il est vrai que c’était le seul volontaire pour la terrible épreuve du pugilat. Donc, comme vous, Antinos, fils de Cléon, était alors un inconnu pour moi.
Au bout de plusieurs semaines, la rançon était enfin arrivée. Un envoyé d’Athènes l’avait transportée et à charge pour lui de ramener les captifs la cité. A vrai dire, personne n’y avait vraiment cru, jusqu’au dernier moment, jusqu’à ce que le coffre empli d’argent fut ouvert.
Or il s’avéra que leurs compagnons de table avaient d’autres projets que d’écouter Antinos leur narrer ses aventures olympiques et marines. Ils avaient bien saisi mon statut auprès du boulè d’Athènes et la valeur qui en découlait.
Antinos le pugile c’est avant tout une masse, un colosse. Notre duo de voyageurs intriguait par sa disparité. Moi, petit être frêle aux coté du géant. Qu’importe le lieu où nous présentions, son assurance et sa prestance provoquait un silence. Toujours vêtu du minimum, Antinos, ne cachait en rien les stigmates d’un passé tourmenté