La chair est gaie et il me reste tant de livres à lire

La révolution n’aura pas lieu Le grand soir c’est mort
Et alors, il va bien falloir vivre
Si tu as plus de courage que moi
Tu ira te battre, tu refuseras l’injustice
Ou alors
Tu feras comme je l’ai fait
Comme tu pourras
Dans les deux cas ce sera dur
Tu chercheras un sens à tout ça
D’abord il y aura les autres
Moi, il m’a toujours été difficile
de savoir qui ils étaient
D’ailleurs, ils ne parvenaient pas à savoir qui j’était
Le pas comme les autres
Puis il y aura l’autre, un garçon, ou une fille
Moi, ça a toujours été une fille
Et alors tout prendra sens
Mais comme disait Brel
Pour un instant, pour un instant seulement
Puis, cet autre sera un autre, ou une autre
Et ce sera dur, ce sera la fin du monde
Plusieurs fois
Il est solide ce monde, il peut s’écrouler
Puis s’écrouler encore, et encore
Mais il est toujours là
Et un matin
Ou un soir, vers vingt-deux heures
Un autre toi, un autre moi vient à ce monde
Et même si ce monde n’a toujours pas de sens
Ça continue
Et puis, et puis
J’en suis là aujourd’hui
À égrainer mes écueils, en me disant que ça pourra te servir
Mais, en vérité, je n’en sais rien
Ce sens, aujourd’hui, je suis plus que jamais à sa recherche
À moins que j’en ait déjà fait le deuil
La chair est gaie et il me reste tant de livres à lire