Antinos le pugile

Antinos le pugile c’est avant tout une masse, un colosse. Notre duo de voyageurs intriguait par sa disparité. Moi, petit être frêle aux coté du géant. Qu’importe le lieu où nous présentions, son assurance et sa prestance provoquait un silence. Toujours vêtu du minimum, Antinos, ne cachait en rien les stigmates d’un passé tourmenté. Cicatrices, tatouages mais aussi quelques phalanges manquantes. Il restait cependant peu disert lorsque j’essayais d’en savoir plus. Les détails, je les apprendrais petit à petit. Tel port où il préférait rester plutôt que de risquer de rencontrer d’ancienne connaissance. Ou celui-là que nous arpentions plusieurs nuits durant à la recherche de la femme qu’il avait du laisser avant cette aube maudite où il avait préféré la mer.
J’apprendrais aussi que ses doigts lui avait servi de monnaie d’échange involontaire pour les plaisirs auxquels il s’était adonné, trop jeune et trop ivre pour en mesurer le coût.
Après quelques escales, cela devint une évidence. Antinos était connu comme Héraclès dans tous les ports du Pont-Euxin.